« Tu peux pas comprendre. Pour un Randall, c’est rassurant de connaitre la date de la fin du monde. Ça sert de point de repère. Ça donne l’impression de maitriser la situation. » — Tarmac
Tarmac est un roman de Nicolas Dickner, un écrivain québécois, publié en 2009.
Un aperçu :
Le livre raconte l’histoire de deux adolescents à Rivière-du-Loup, Québec. Le garçon, Michel Bauermann, vient d’une famille qui travaille de génération en génération dans l’industrie du béton. La fille, Hope Randall, a une histoire de famille un peu plus particulière : chaque membre de sa famille reçoit une vision de la fin de monde dans leur jeunesse, mais chaque personne avec une date différente !
« Chaque Randall recevait une date différente, ce qui compliquait passablement la tâche d’être pris au sérieux. » — Tarmac
La mère de Hope, comme d’autres membres de sa famille, tombe de plus en plus dans la folie lorsque sa date de la fin du monde s’approche : l’été 1989.
Lorsque la fin du monde n’arrive pas, la mère perd sa raison d’être et tombe dans l’alcoolisme. Hope doit donc s’occuper d’elle-même, tout en étant une anomalie parce qu’elle n’a pas encore reçu sa vision de la fin du monde.
Michel accompagne Hope dans sa recherche de plus de sens dans la vie. Les évènements de la période de la fin de la guerre froide (la chute du mur de Berlin, des tensions montantes dans le Moyen-Orient, etc.) font partie de la périphérie tout au long du roman.
Mes impressions :
Nicolas Dickner a une façon assez unique de raconter les banalités de la vie, et de mettre de l’actualité dans une nouvelle perspective :
« À l’écran, Hans Blix commentait les inspections de l’ONU en Irak. Saddam Hussein avait accepté de renoncer à ses armes de destruction massive, de suspendre ses programmes d’armement chimique, biologique et nucléaire, de détruire ses missiles à longue portée et de ne plus laisser les enfants jouer avec des canifs ou des allumettes. L’Occident pouvait dormir tranquille. » — Tarmac
Le roman illustre aussi les attentes familiales; les chemins qu’on se sent obligé de suivre afin d’être reconnu comme partie d’une famille. Pour Michel, c’est de travailler dans l’industrie familiale : le béton. Pour Hope, c’est de recevoir sa vision de la fin du monde et de tomber graduellement dans la folie.
On voit dans le livre que cette obsession de la famille Randall de la fin du monde fait allusion aux préoccupations d’une génération :
« Nous voyions la fin du monde partout. Même un banal changement de date nous paraissait susceptible de provoquer l’effondrement de la civilisation — ou, du moins, un retour au Moyen Âge et tout ce qui s’ensuivrait : peste noire, choléra, carnages, croisades et autres pannes d’ascenseur. Le calendrier grégorien en tant qu’agent de destruction, il fallait y penser. » — Tarmac
Tarmac est un mélange de faits historiques et une histoire hors de commun, qui devient une lecture très engageante.
Où trouver :
Vous pouvez trouver le livre ici (lien affilié) : Tarmac
À lire aussi : Un regard sur : Six degrés de liberté (roman) de Nicolas Dickner
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