Par Derek Trudel le 29 juin 2019 ( 1 commentaire )

Un regard sur : Les bonnes (pièce de théâtre)

« Solange : C’est elle. C’est elle qui rentre. Claire, tu es sure de tenir le coup ?

Claire : Il en faut combien ?

Solange : Mets-en dix. Dans son tilleul. Dix cachets de gardénal. Mais tu n’oseras pas. » (Les bonnes, Genet)

Les bonnes est une pièce de théâtre écrite par Jean Genet et parue en 1947.

Un aperçu :

Deux domestiques, les sœurs Claire et Solange, ont clairement développé une haine pour leur maitresse de maison « Madame ». Leur animosité est à un tel point que, dans leur temps libre, les sœurs font des jeux de rôle afin d’imiter Madame et d’évacuer leur énervement par rapport à la façon dont Madame les traite. Elles imitent même une scène dans laquelle elles tuent Madame…

On apprend à travers leurs conversations que les sœurs ont déjà mis un plan en marche afin de mettre « Monsieur » en prison. C’est quand on apprend cela qu’on peut se demander si leurs « jeux » de rôle pourraient devenir une réalité…

Mes impressions :

D’abord, on va juste dire que c’est une pièce troublante tout au long ! Au début, les sœurs jouent presque comme des enfants, mais on se rend compte assez vite que ce n’est peut-être pas un jeu pour Claire et Solange… Elles sont en fin de compte plus dérangées qu’on pourrait croire au début.

Je vois dans cette pièce une métaphore pour les façons dont la haine pourrait mener à l’autodestruction. Mais pas nécessairement juste la haine, mais aussi tout ce qui nous fait avoir des pensées négatives continuelles, où on reproduit des scènes de la journée, où on reste dans le passé dans notre tête, etc.

C’est aussi intéressant de voir que toute l’histoire se passe dans une soirée ; il n’y a pas d’arrêt dans les actions et les conversations. Comme ça, on reste saisi jusqu’à la fin parce qu’on veut savoir ce qui va se produire !