L’accent québécois : le langage populaire

Dans mon premier article sur l’accent québécois (L’accent québécois : le standard) , je parlais de ce qui est considéré comme « standard ». Les aspects mentionnés sont plus au moins partout sur le territoire québécois.

Ce dont je vais parler dans cet article est le langage populaire de l’accent québécois, ce qui va inclure des éléments qu’on peut trouver dans certains registres de discours (entre amis, dans des blagues, etc.). Il faut noter que ces aspects ne sont pas nécessairement partagés par tout le monde au Québec. Il y a des personnes qui parlent plus « standard » que d’autres, ou même des régions peuvent avoir des particularités. Mais, en général, tout le monde peut comprendre ces éléments assez facilement. Certains aspects de l’accent que je vais mentionner se trouvent aussi ailleurs dans la francophonie !

Dans cet article, je me concentre plutôt sur des aspects phonétiques, donc pas sur le vocabulaire ni sur les expressions.

Notez que le français écrit est le même en France et au Québec. Même si ces formes de parler (oralement) que je vais décrire se trouvent rarement dans l’écriture au Québec, il est possible de les voir dans le langage SMS/texto et dans le joual écrit dans quelques œuvres littéraires.

Regardez mon article sur l’alphabet phonétique international pour mieux comprendre les symboles des sons : L’alphabet phonétique international.

Découvrez les aspects populaires de l'accent québécois !

Chu-t’étonné, T’es-t-adorable

Le pronom «je» combiné avec le verbe être «suis» forment parfois «chu». On note aussi que le «Tu» et «es» deviennent «T’es» (comme un peu partout dans la francophonie).

En plus, imitant le «t» qu’on entend avec la liaison dans «il est allé», un «t» est parfois ajouté à l’oral entre les autres conjugaisons du verbe être, même s’il n’y a pas de «t» à l’écrit.

C’est une forme de fausse liaison, ce qui, d’ailleurs, arrive partout dans la francophonie dans différents contextes. Il y a même un mot pour ce type de «faute» : pataquès.

M’as te dire quelque chose

Parfois, on peut entendre «M’as» au lieu de «Je vais».

C’t’…

« C’est » peut parfois se prononcer plus comme « C’t’» quand un mot qui commence par une voyelle le suit :

  • C’t’année, je vais…
  • C’t’une bonne idée.
  • C’t’un plat délicieux.

il = y, elle = a

Le pronom «il» est souvent prononcé tout simplement /i/ au Québec, ce qui est écrit en langage populaire comme «y». Notez que cette prononciation existe dans le langage populaire plus ou moins partout dans la francophonie.

Le pronom «elle», pour sa part, est parfois prononcé «a» devant une consonne.

Voici quelques exemples :

Y‘est quelle heure ?

A comprend toute la matière.

Également, on peut parfois entendre «y» qui remplace «ils» ou «elles».

Ça se peut-tu ?

Ils vont-tu à Québec demain? On entend souvent cette forme de question au Québec avec «tu» (PAS le pronom) à la fin du verbe. Trouvez plus de détails sur cette forme de question ici : Comment poser des questions fermées en français 

Moé, toé

Les pronoms moi et toi se transforment parfois en moé et toé. Un peu plus rarement, on peut entendre d’autres mots avec le son /wa/ qui subissent le même changement : soir = soér, comptoir = comptoér. D’une manière similaire, un mot comme «noyer» peut se transformer en «nayer».

À soir, à matin…

Le «ce» est parfois échangé pour «à» dans des expressions du temps:

«À soir, je vais étudier fort ! »

La combinaision de prépositions avec l’article défini et indéfini

À l’oral, les prépositions sur et dans sont parfois combinées avec les articles le, la, les, un et une :

  • Sur + le = sul (Il est sul plancher)
  • Sur + la = s’aa (La lettre est s’aa table)
  • Sur + les = ses
  • Sur + un = sun
  • Sur + une = sune

On peut aussi avoir d’autres combinaisons avec d’autres consonnes. Par exemple : à + la = à (allongé un peu). Il va à maison.

Icitte, on parle français. 

Au Québec, le son /t/ est parfois ajouté à la fin des mots. Le plus connu est icitte pour ici.

Des diphtongues

Une diphtongue est comme deux voyelles qui glissent ensemble afin de former une voyelle. Au Québec, on peut entendre des diphtongues qui remplacent certaines voyelles. Mais notez qu’il y a certaines régions qui parlent avec moins de diphtongues que d’autres. Il y en a plus à l’ouest (à Montréal par exemple).

Par exemple, on entend mettre comme /mɛtʁ/ au Québec et en France. Mais maître, qui se prononce de la même façon en français standard, peut avoir la diphtongue /aɪ̯/ au Québec: /maɪ̯tʁ/. Donc c’est comme le son commence avec un «a» et fini avec un «i» relâché (ce qui, ensemble, sonne beaucoup comme /ɛ/ finalement, selon moi…). D’autres mots qui peuvent avoir cette diphtongue incluent fête, bête et baleine.

Voici une autre diphtongue qui est possible: /ɑ/ —> /ɑʊ̯/ (comme dans le mot tasse).

Pour en savoir davantage…

J’ai trouvé un site qui, à travers des baladodiffusions et des explications écrites, décortique l’accent trouvé au Québec et les expressions qu’on y entend souvent. : https://jaserfrancais.wordpress.com/balados/. C’est une excellente façon d’approfondir vos connaissances sur l’accent québécois !

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Catégories :Prononciation

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