Un regarde sur : Macbett (pièce de théâtre d’Ionesco)

« Macbett : Bref, c’est un monarque parfait… je n’ai rien à lui reprocher… Oh c’est un bon souverain. Il devrait pourtant prêter l’oreille à des conseillers désintéressés, comme vous, par exemple. 

Banco : Ou comme vous. 

Macbett : Comme vous et moi. 

Banco : Certainement. 

Macbett : Il est un peu absolu. 

Banco : Très absolu. »   — Macbett d’Ionesco 

Macbett est une pièce de théâtre d’Eugène Ionesco qui a été publiée en 1972.  

Découvrez cette adaptation sinistre de Macbeth écrit dans la façon singulière d'Eugène Ionesco ! : Macbett

Un aperçu :

Dans cette nouvelle interprétation de la pièce, Ionesco transforme Macbeth de Shakespeare en une œuvre assez sombre qui met l’accent sur la recherche et l’obéissance du pouvoir absolu. La brutalité et l’absurdité de la guerre ainsi que la répétition de l’histoire sont aussi des éléments importants. 

Les noms :

Ionesco modifie un peu les noms propres qui se trouvaient dans l’œuvre de Shakespeare. Par exemple : 

Macbeth -> Macbett 

Banquo -> Banco 

Cawdor -> Candor 

Glamis -> Glamiss 

Malcolm -> Malcol 

L’absurdité :

J’ai trouvé beaucoup moins d’aspects du théâtre de l’absurde dans cette pièce que dans les autres pièces d’Ionesco que j’ai déjà lues (La cantatrice chauveLa Leçon, etc.). Mais on y trouve quand même plusieurs éléments : des mélanges d’expressions, des paroles vides de sens, des choses inattendues comme un limonadier qui fait apparition entre des batailles et, surtout, la désillusion totale à la fin.  

On y trouve également des répétitions des discours par de différents personnages. J’ai trouvé ceci très intéressant parce qu’on constate la ressemblance entre les aspirations, les actes et même les façons de penser des personnages selon les évènements.  

On peut y voir l’absurdité de se sentir attaché aux protagonistes. Finalement, ils sont plus ou moins les mêmes que les antagonistes ! Pourquoi, tout à coup, aimerait-on quelque chose dans les protagonistes qu’on n’aimait pas dans les antagonistes ?  

Les sorcières… bonnes ou mauvaises ?

Je me suis aussi questionné pendant les scènes avec les sorcières. Celles-ci, qui sont censées représenter le mal (dans la pièce de Shakespeare au moins), révèlent des motivations altruistes de leurs actes. En réveillant le désir du pouvoir chez Macbett, elles veulent peut-être, en fin de compte, provoquer une courte période de malheur pour mener à une période plus stable, possiblement plus pacifique : 

Première sorcière : « C’est pour aider les pauvres. C’est pour établir la paix, dans ce pays qui a tant souffert. »

Cependant, on voit à la fin de la pièce que ceci n’est peut-être pas leur intention… 

La vraie histoire…

En lisant sur l’histoire du vrai roi Macbeth, j’étais surpris de trouver quelques éléments qui se sont introduits dans Macbett : Malcol se révèle le contraire d’un roi pacifique, Macbett prend la femme d’un autre, etc.  

Les détails :

J’ai aussi remarqué qu’Ionesco développe et invente plus de parties de l’histoire qui, dans l’original, sont peu précisées. Par exemple, les évènements entourant les personnages de Candor et Glamiss sont détaillés et il y a plus d’interventions de la part des sorcières.  

En somme…

J’ai trouvé la pièce Macbett d’Ionesco fascinante ! Pour ceux qui connaissent déjà la pièce Macbeth de Shakespeare, Macbett serait une lecture intrigante (mais la pièce peut surement intéresser ceux qui ne la connaissent pas aussi !) 

Où trouver :

Achetez la version numérique de Macbett ici (lien affilié) :  Macbett – Eugène Ionesco 

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Catégories :Littérature

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