« M. Martin : Comme c’est bizarre, curieux, étrange ! Alors, madame, nous habitons dans la même chambre et nous dormons dans le même lit chère madame. C’est peut-être là que nous nous sommes rencontrés ! »
La cantatrice chauve est une pièce de théâtre très célèbre d’Eugène Ionesco, jouée pour la première fois en 1950. Cette œuvre se base sur l’absurde, ce qui marquerait aussi les pièces subséquentes d’Ionesco.
La pièce est d’un côté une parodie de la méthode Assimil d’apprentissage des langues. Cette méthode s’appuie principalement sur des dialogues renforcés avec du vocabulaire clé autour d’un thème, des expressions et des éléments culturels.
D’un autre côté, la pièce critique le vide de sens qu’ont souvent les conversations et la vie banale des bourgeois.
La représentation de cette pièce, accompagnée de La leçon d’Ionesco, se joue depuis 1957 sans interruption au théâtre de la Huchette à Paris, devenant une attraction importante. Plus d’information ici : http://www.theatre-huchette.com/a-laffiche/la-cantatrice-chauve-la-lecon/
Un aperçu :
La pièce débute avec un couple, M. et Mme Smith, qui parle de la nourriture et des individus de leur communauté. Un autre couple arrive, M. et Mme Martin. Le mari et la femme ne se reconnaissent plus. Ils essaient de clarifier s’ils se sont bien rencontrés quelque part avant.
Le couple entre difficilement en conversation avec les Smith. La sonnerie de la porte offre une distraction. Cependant, il n’y a personne à la porte… sur trois occasions ! Une dispute s’enchaine sur cette question : lorsqu’on entend sonner, est-ce que ça veut dire qu’il y a quelqu’un à la porte ou qu’il n’y a personne ?
Mme Smith : La première fois, il n’y avait personne. La deuxième fois, non plus. Pourquoi crois-tu qu’il y aura quelqu’un maintenant ?
M. Smith : Parce qu’on a sonné !
Finalement, il y a quelqu’un à la porte : un pompier de la communauté qui cherche du feu. Lui et les deux couples commencent à se raconter des histoires absurdes. Après le départ du pompier, tout ce qui reste de la conversation entre les Smith et les Martin sont des expressions et des proverbes mélangés et confus. La détérioration de la conversation est rapide : les personnages sortent des phrases composées des mots qui se ressemblent, puis des phrases d’un mot seulement.
Mme Smith : Les souris ont des sourcils, les sourcils n’ont pas de souris.
Mme Martin : Touche pas ma babouche !
M. Martin : Bouge pas la babouche !
Cette dégradation d’une absurdité excessive est accompagnée d’une montée d’hostilité entre les deux couples. La pièce finit par une répétition du début, mais cette fois avec les Martin.
Mes impressions :
La cantatrice chauve est une pièce de théâtre assez amusante et légère. L’absurdité de la pièce contribue grandement à l’humour. Par exemple, le côté « anglais » des personnages est grandement exagéré :
Intérieur bourgeois anglais, avec des fauteuils anglais. Soirée anglaise. M. Smith, Anglais, dans son fauteuil et ses pantoufles anglais… Mme Smith, Anglaise, raccommode des chaussettes anglaises. Un long moment de silence anglais. La pendule anglaise frappe dix-sept coups anglais.
Ce serait une bonne pièce de théâtre de lire à voix haute pour un apprenant du français parce que les phrases jouent beaucoup avec la langue (les mots similaires, les sons en français, les expressions, etc.)
Vous pouvez trouver les deux pièces de théâtre les plus connues d’Ionesco ici (lien affilié) : La cantatrice chauve suivi par La leçon
À voir aussi : Un regard sur : La Leçon (pièce de théâtre) d’Eugène Ionesco
Catégories :Littérature
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