Par Derek Trudel le 16 août 2019 ( 2 commentaires )

Un regard sur : Les chaises (pièce de théâtre d’Eugène Ionesco)

« Le Vieux : Ah ! j’ai tant de mal à m’exprimer… Il faut que je dise tout.

La Vieille : C’est un devoir sacré. Tu n’as pas le droit de taire ton message ; il faut que tu le révèles aux hommes, ils l’attendent… l’univers n’attend plus que toi.

Le Vieux : Oui, oui, je dirai.

La Vieille : Es-tu bien décidé ? Il faut.

Le Vieux : Bois ton thé. » (Les chaises, Ionesco)

Les chaises est une pièce de théâtre d’Eugène Ionesco qui a été publiée en 1954. Elle fait partie du théâtre de l’absurde, la marque de commerce de l’auteur.

Un aperçu :

Un couple très âgé invite des gens chez eux pour faire ses adieux. Le « Vieux » a préparé un discours sur ce qu’il a appris dans la vie, sur ce qui la rendra meilleure pour les générations futures. Il a invité un orateur qui va donner son discours parce qu’il a « du mal à s’exprimer », comme il répète souvent…

La pièce commence par l’arrivée des invités (invisibles). Des conversations de plus en plus insolites se succèdent, rappelant celles dans La cantatrice chauve, pendant que la scène se remplit de plus en plus avec des chaises vides pour les invités invisibles.

À la fin, le « mal de s’exprimer » du Vieux prend une tournure ironique quand l’orateur arrive…

Mes impressions :

Lire Les chaises me donne envie de voir cette pièce au théâtre! Ça serait intéressant de voir l’effet d’une scène remplie graduellement de chaises pendant l’intensification de l’absurdité.

La pièce, comme une bonne partie des œuvres du théâtre de l’absurde, fait réfléchir sur le sens de la vie. Souvent, on perçoit l’idée de laisser un héritage (des enfants, des connaissances, des objets, etc.) comme une façon de « bien-vivre » et de se sentir épanoui. Les chaises révèlent au lecteur l’absurdité possible de tout ça…